Le Conseil québécois des événements écoresponsables est fier de dévoiler les finalistes sélectionnés pour le Prix Vivats Arts et audace du Conseil des arts de Montréal : Organisme ou collectif artistique. Ce prix vise à récompenser l’innovation et l’engagement en matière d’écoresponsabilité dans le milieu artistique montréalais. Il vise également à célébrer les initiatives qui ont non seulement fait la différence, mais qui ont également ouvert la voie à de nouvelles pratiques durables dans le secteur des arts.
Les finalistes sont:
Le Festival des arts de ruelle est un organisme à but non lucratif qui propose annuellement une programmation culturelle, comptant plusieurs projets de diffusion artistique innovante dans les ruelles de Montréal de fin août à la mi-septembre et touche environ 15 000 personnes.
Il prend racine dans une envie de rassembler et œuvre avec approche globale de proximité citoyenne, décentralisant l’offre artistique pour l’amener dans les quartiers. Leur démarche artistique repose sur deux piliers fondamentaux : l’accessibilité et l’interaction. En transformant les ruelles en scènes artistiques éphémères, ils rendent l’art plus accessible et démystifient l’idée que la culture est réservée à une élite. Ancré dans les quartiers populaires de Montréal, le Festival s’inscrit dans une dynamique de revitalisation urbaine et de renforcement du lien social. En investissant les ruelles, le FAR redonne vie à des espaces souvent négligés, créant ainsi des points de rencontre et d’échange.
Actions environnementales :
Le FAR s’engage résolument dans une approche environnementale et son rapport à la consommation se veut responsable. Plusieurs initiatives sont faites par le FAR pour augmenter ses impacts liés au développement durable:
- Choix locaux et écoresponsables dans la sélection des fournisseurs, des matériaux et des partenariats, favorisant ainsi l’économie locale et la réduction des émissions liées au transport.
- Depuis les débuts, en 2017, interdiction stricte des plastiques à usage unique sur le festival.
- Mise en place d’une Brigade Verte composée de bénévoles dédiés au tri des déchets, à la promotion de la consigne et à la sensibilisation du public, des artistes et des partenaires à l’environnement.
- Durant l’événement, une collecte de compost citoyenne et collective est organisée, permettant ainsi de valoriser les déchets organiques et de réduire l’empreinte carbone.
- Limitation au strict minimum des impressions, réalisées sur du papier 100% recyclé en collaboration avec des entreprises de réinsertion sociale, favorisant ainsi l’économie circulaire et solidaire.
- La scénographie des événements est pensée de manière à utiliser des matériaux et bannières transformées et revalorisées, réduisant ainsi l’impact sur les ressources naturelles.
- Ils encouragent le covoiturage au sein de leur équipe et promeuvent le transport actif, contribuant ainsi à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
- Collaboration étroite avec des restaurateurs qui privilégient les produits locaux, biologiques et véganes, utilisant des contenants compostables pour réduire les déchets.
- Les aliments non consommés sont redistribués à des organismes locaux, réduisant ainsi le gaspillage alimentaire et contribuant à la lutte contre l’insécurité alimentaire.
- Stockage des données de manière infonuagique pour éviter les téléchargements inutiles, minimisant ainsi leur empreinte numérique et leur consommation énergétique.
- Valorisation active des initiatives de verdissement des ruelles, contribuant ainsi à la lutte contre les îlots de chaleur urbains et à la promotion de la biodiversité en milieu urbain.
- Les ruelles ayant accueilli le FAR voient naître de nombreux projets écoresponsables, tels que des ruelles vertes, la distribution de paniers biologiques, l’élevage d’animaux et la mise en place de ruches, renforçant ainsi l’impact positif sur la communauté et sur l’environnement.
En conclusion, le Festival des arts de ruelle est bien plus qu’un festival d’arts de rue, c’est un événement pour rassembler et créer du lien entre les citoyens montréalais. Son passage dans les ruelles crée une importante mobilisation citoyenne, une cohésion sociale, stimule la solidarité, l’entraide, le partage, jusqu’au-delà de ses événements.
Pour en savoir plus : FestivalFAR.com
Les productions Porte Parole (J’aime Hydro, Rose et la machine, Projet Polytechnique, etc.) est une compagnie de théâtre documentaire dont la mission est de créer des prestations documentaires en direct visant à favoriser l’engagement citoyen et à ouvrir la conversation sur différents sujets de société.
Dans la dernière année, Porte Parole a radicalement fait évoluer ses pratiques afin de devenir résolument écoresponsable.
Au sein de l’organisation :
- Création d’un poste de coordination aux projets responsables, responsable de la mesure de l’impact social et écologique de toutes leurs initiatives
- Gestion 100% responsable de l’ensemble de leurs activités
- Orientations artistiques profondément ancrées dans une vision écologique holistique
- Implication de l’équipe et des parties prenantes
- Collaborations avec des sous-traitants locaux, écoresponsables et à fort impact social
- Mise en place d’une politique de partenariats stricte et détaillée
- Mise en place d’un plan d’actions collaboratif, ambitieux et efficace
Première création 100% écoresponsable :
Projet Polytechnique, pièce documentaire qui engageait la réflexion sur les féminicides du 6 décembre 1989, a été leur première création 100% écoresponsable :
- Conception écologique (décors, accessoires et costumes) traduite par une conception flexible et une scénographie sobre, grâce à une collaboration étroite entre la metteure en scène et toute l’équipe de conception. Au final, les éléments scénographiques seront réutilisables à 99%.
- Critères d’approvisionnement stricts : de seconde main, certifié, Cradle to cradle.
- Critères des certifications exhaustifs :
- Équité sociale (produit éthique, responsable et/ou engagé dans sa communauté).
- Aucun rejet dans l’eau. Circuit en boucle fermé.
- Utilisation d’énergie renouvelable dans la production.
- Matière réutilisable pour de nombreuses productions.
- Composants sains.
- Critères de transformation et de fabrication comprenant : réparation et surcyclage des achats de seconde main, anticipation du réemploi post-tournée ou de leur prochaine vie, choix de l’assemblage mécanique pour faciliter le réemploi et produits de finitions organiques et naturels.
Durant la tournée :
- Modulation des choix pour ne remplir qu’un camion malgré l’ampleur de la pièce et optimisation du booking auprès des diffuseurs pour réduire le kilométrage.
- Réduction du nombre de véhicules sur la route pour les équipes grâce aux différentes alternatives de mobilité douce
- Proscription d’articles à usage unique et réduction maximale des impressions
- Ravitaillements et consommations végétariennes et locales
- Réduction maximale de la consommation énergétique des équipements scéniques
- Compensation des émissions de gaz à effet de serre auprès d’organismes locaux
Nouveau projet The Assembly_Energy in Canada :
Concept théâtral sur la polarisation, réinventé autour de la question de l’urgence climatique et des politiques énergétiques, The Assembly_Energy in Canada parcourt le pays depuis le mois de février 2024. Trois nouveaux formats sont développés pour permettre de décarboner le projet tout en rejoignant le public en dehors des salles de théâtre afin de démultiplier son impact :
- Expérience in situ : les 6 comédiens se déplacent sans décor et avec très peu de technique afin de jouer cette pièce interactive dans des grandes entreprises ou sommets internationaux
- Assemblée “live” : seuls 2 artistes se déplacent et animent une expérience citoyenne artistique selon le scénario de l’Assemblée
- Expérience – film (À venir) : la pièce sera filmée et seul un artiste se déplacera avec le film pour animer la soirée (expérience théâtralisée)
Par ses actions, Porte Parole souhaite désormais se positionner parmi les leaders en matière d’écoresponsabilité et d’engagement citoyen grâce à ses spectacles documentaires. La compagnie espère avoir un impact structurant sur sa communauté en promouvant la curiosité, la créativité et le sens critique, tout en favorisant un contact direct entre les citoyens; autant d’ingrédients essentiels au maintien d’une population diversifiée et engagée.
Pour en savoir plus : https://porteparole.org/fr/
Marguerite à bicyclette est une compagnie de cirque hors normes, composée de trois artistes passionnés et engagés pour l’environnement qui ont décidé de faire des tournées locales. Toute leur initiative est basée sur le fait d’avoir un impact limité sur l’environnement.
Leur moteur étant l’écoresponsabilité, ils ont réinventés les tournées circassiennes grâce à l’écoconception de leurs décors et de leurs moyens de transport. En effet, tout est pensé pour pouvoir faire des tournées qui ne produisent pas de CO2. Ils se déplacent à vélo avec des remorques éco-conçues et adaptées à leurs besoins.
Volet environnemental :
- Appliquer les principes d’écoresponsabilité dans la gestion interne et les activités, notamment dans les choix de fournisseurs, par la réduction, le zéro déchet ainsi que par la compensation des impacts environnementaux.
- Prioriser les déplacements à vélo et « verts » tant que possible, que ce soit en période de recherche et création ou en tournée régionale.
- Favoriser l’écoconception en valorisant la récupération de matériaux usagers par différents biais, comme Écoscèno, ou même des plateformes de revente comme Kijiji ou Marketplace pour ses productions tout en prenant le temps de s’investir réellement dans ces pratiques.
- Sensibiliser les communautés par l’exemple en démontrant la faisabilité et la justesse des démarches.
- Utilisation d’une bicyclette génératrice lorsque le spectacle requiert de l’électricité.
Volet social :
- Encourager l’égalité hommes-femmes et le respect de l’équité, de la diversité, de la justice sociale.
- Favoriser la solidarité, l’entraide, le respect de tous et la conciliation travail-famille dans toutes les activités de la compagnie.
- Favoriser la mutualisation des ressources physiques et matérielles (prêt, achat groupé, etc.) et faciliter le travail collaboratif.
- Contribuer au développement, à la diffusion, à l’application des connaissances en matière de culture et développement durable et participer à différents comités de travail sur les nombreux regroupements.
Ils ont même repensé tous les spectacles et équipements afin que ceux-ci soient adaptés aux tournées à vélo.
En effet, les actions entreprises en 2023 ont permis à Marguerite à bicyclette d’avoir une présence simultanée à Montréal et en région. La saison estivale a ainsi vu le spectacle La crinoline aux chapeaux sillonner 750km à vélo sur les pistes cyclables de Montréal et ses environs, tandis que Vélo’Delà et l’infini fendait les routes du nord jusqu’à Maniwaki. Les deux artistes de ce dernier spectacle ont fait preuve d’une grande bravoure en parcourant 750km à vélo en 17 jours, repoussant ainsi les limites pour amener Marguerite à bicyclette dans des municipalités lui étant encore inconnues à ce jour.
La compagnie Marguerite à bicyclette réinvente des modes de diffusion de la culture, plus locaux et proches de l’environnement, mais aussi créant une réelle proximité avec ses publics. Elle est la seule compagnie en Amérique du Nord à proposer ce genre de tournées, en s’engageant, avant, pendant et après ses spectacles, à opter pour des comportements engagés et sensibiliser ses pairs, publics et diffuseurs, afin de redéfinir ensemble notre manière de consommer la culture.
Pour en savoir plus : https://www.margueriteabicyclette.org/
La communauté artistique est invitée à assister à l’événement de dévoilement de l’organisme lauréate le 18 juin 2024 à 13h à la Maison du Conseil des arts de Montréal.
En attendant, félicitations à tous les finalistes pour leur dévouement et leur contribution exceptionnels à la promotion de la durabilité environnementale à travers l’art.